Il y a quelques semaines, Samanta a publié un texte sur le blog de l’École à propos du français québécois. Eh ben… Moi, je suis une amoureuse de cette langue, j’avoue. Si tu as déjà eu cours avec moi, je t’ai probablement déjà fait écouter cet accent que je kiffe fort 😝 et je sais, ce n’est pas facile à comprendre, le québécois, même mes élèves des niveaux plus avancés le constatent… Mais je le fais exprès ! mdr
J’adore le français québécois surtout parce qu’il représente un défi à moi aussi, même en étant prof. J’aime découvrir de nouveaux mots ou structures et à la fois mener une investigation à travers les vestiges de l’anglais dans cette langue qui traduit presque tout et n'arrive quand même pas à échapper à l'influence anglophone.
Dany Laferrière, l’écrivain haïtien qui a vécu très longtemps à Montréal puis aux États-Unis, à l'occasion de la sortie de son livre en anglais, a dit à son traducteur que son texte était facile à traduire parce qu’il était déjà écrit en anglais, seul les mots étaient en français. Je trouve ça génial ! Laferrière est capable d’inscrire dans sa littérature ces différences culturelles qui se voient aussi dans la langue parlée dans la vie quotidienne des francophones des Amériques.
Bref… J’aimerais donc t’inviter à écouter aussi le français québécois avec plus d’attention et à essayer de remarquer les différences par rapport au français appelé standard, les rapprochements à l’anglais et à d’autres langues présentes au Canada, comme les langues autochtones ou celles des immigrées. Et tu peux faire ça tout en t’amusant !
Je te conseille alors la série M’entends-tu ? (Entendeu ou precisa desenhar? en portugais), disponible sur Netflix. Mais attention, hein, mets les sous-titres en portugais ! C’est pour s’amuser, pas pour se torturer 😑
La série a été créée par Florence Longpré (à droite), qui joue aussi le rôle d’Ada (ça se dit pas comme en français standard, mais je te laisse découvrir la bonne prononciation en regardant la série). On y voit le quotidien de trois très bonnes amies venues d’un milieu défavorisé de Montréal. C’est marrant, car quand on pense au Canada, on croit que tout le monde y vit très bien, avec une super qualité de vie, etc. On ne nous parle jamais de la précarité sociale qui y existe comme dans n’importe quel autre pays…
Depuis le début, la série nous montre alors un autre Canada qui ne fait pas partie de notre imaginaire. Et puis, Longpré donne la parole à ces personnes oubliées par les spots publicitaires de la vie parfaite canadienne : elle a littéralement interviewé des montréalais vivant dans des quartiers plus populaires pour créer le scénario de la série et ses personnages.
Enfin, la série a de l’humour, ça nous fait rire, mais elle est pleine de critique sociale aussi. Ça vaut bien la peine de la mater le week-end… euh, la fin de semaine, comme on dit au Québec 😉
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